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Michelle Obama fait rire et inspire à Paris

Entre leçons de vie et humour décapant, l’ancienne première dame des Etats-Unis a ranimé mardi soir cette petite « flamme » qui l’a menée d’une banlieue modeste aux dorures de la Maison Blanche.

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Publié le 17 avril 2019 à 05h48, modifié le 17 avril 2019 à 11h19

Temps de Lecture 3 min.

Michelle Obama, ex-première dame des Etats-Unis, le 16 avril à Paris.

Elle a du chien, Michelle Obama. Et du charisme. Une spontanéité décoiffante. Mais l’ex-première dame américaine a bien plus que cela. Il fallait entendre les réactions passionnées des jeunes femmes venues l’écouter mardi 16 avril, dans la vaste salle de l’Accorhotels Arena à Paris, pour comprendre l’impact de ses propos et l’importance de son rôle de mentor et de modèle. « On a tous vibré à “Yes we can”, disait Dzaelea, 32 ans, assistante de gestion, venue avec ses deux sœurs et sa mère originaire du Congo. Son parcours et ses paroles nous boostent. Elle s’est construite et élevée dans un milieu pauvre et un pays raciste. Elle prêche la force des femmes et leur sororité. Qui, mieux qu’elle, pourrait inculquer de l’espoir à des filles de la banlieue ? »

C’est d’ailleurs à elles, les filles et puis leurs mères, qu’elle s’est essentiellement adressée. Comme c’est pour elles qu’elle a écrit le livre Devenir (Fayard, 450 pages, 24,50 euros) dans lequel elle raconte l’itinéraire d’une « personne ordinaire qui s’est trouvée dans une aventure extraordinaire » ; la vie d’une fille d’un quartier pauvre de Chicago, dont le grand-père né en 1912 et petit-fils d’esclave avait vu tous ses rêves se fracasser, mais dont les parents étaient décidés à ce que leurs enfants aient accès à tous les possibles. Car rien n’est interdit, pense cette ex-avocate, à qui travaille, rêve, relève des défis et dispose de confiance.

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Show à l’américaine

L’événement avait des allures de show à l’américaine, l’arrivée de l’ex-First Lady étant précédée d’un montage de photos et vidéos à sa gloire, puis de courtes interventions sur scène de jeunes filles prometteuses. La musique était forte, les milliers de personnes qui avaient payé leurs places entre 65 et 600 euros réclamaient leur rock star. Elle est donc arrivée, royale et chaleureuse, accueillie par une standing ovation. Alors a commencé le voyage dans la vie de Michelle Robinson. Un voyage en forme de success story mais dont elle s’est employée à ne cacher ni les doutes, ni les crises, ni les failles, donnant au public l’impression qu’au fond, une telle histoire pourrait lui arriver.

« Enfin, pas exactement la même !, s’exclamait en riant Céleste, une jeune infirmière de 23 ans d’origine congolaise, venue d’Ivry avec sa mère et sa sœur. Mais tout de même : elle montre qu’au lieu de se plaindre ou de se laisser ballotter par les événements, on peut les orienter. » C’était le but de cette rencontre : impulser force et volonté, refus d’une prédestination quelconque par le milieu d’origine, la race, le genre, ou l’orientation sexuelle ; urgence de s’emparer de sa propre histoire et de faire résonner sa voix.

La chance de Michelle fut incontestablement ses parents. Ce père si courageux qui ne se plaignait jamais, niant la maladie qui le diminuait chaque jour. Cette mère si altruiste « qui sut voir la flamme qui habitait sa fille et l’a entretenue », quand tant de parents, par peur ou conformisme, brident les rêves de leurs filles. « Une conseillère d’orientation m’a dit un jour : vous n’avez pas le profil de Princeton ! Quarante ans plus tard, je m’en souviens encore ! Les mots comptent pour les jeunes. Ils peuvent changer une vie. De combien de jeunes cette femme a-t-elle brisé l’avenir ? »

En une heure trente de conversation, Michelle Obama aura fait l’inverse de cette briseuse de rêves. Les 350 filles invitées par Kering et une centaine d’autres directement par Michelle Obama (notamment dans un lycée de Genevilliers) sont reparties galvanisées par leur star. « Ne cherchez pas !, dit tout sourire Nouss, 33 ans, née en Côte d’Ivoire. Il n’existe pas en France d’héroïne aussi inspirante pour une jeune femme noire. Son livre est un appel à nous dépasser. » Les ventes dans le monde approchent 10 millions d’exemplaires. Record historique, semble-t-il, pour un livre de mémoires.

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