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« La transition écologique doit être sociale pour rénover l’économie en profondeur »

Avec l’exemple des jardins de Cocagne, Dominique Hays, président d’une association d’insertion, explique dans une tribune au « Monde » comment concilier transition écologique et justice sociale.

Publié le 20 décembre 2018 à 13h46, modifié le 20 décembre 2018 à 13h46 Temps de Lecture 3 min.

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« La crise écologique actuelle a des conséquences directes d’abord sur les populations défavorisées, dans leur exposition à la pollution environnementale, comme dans leurs conditions de vie (habitat, mobilité) »

Tribune. A l’heure où la France a vu s’exprimer, sur les routes, une large revendication sociale, les associations d’insertion par l’activité économique (IAE), partie intégrante de l’économie sociale et solidaire (ESS), en prise directe avec les réalités des personnes défavorisées, prouvent, par leurs initiatives, que la fracture entre économie, écologie et précarité n’est pas une fatalité.

La crise écologique actuelle a des conséquences directes d’abord sur les populations défavorisées, dans leur exposition à la pollution environnementale, comme dans leurs conditions de vie (habitat, mobilité). Or, cette prise de conscience peut être vécue contradictoirement avec les besoins et désirs de consommation qui font notre « qualité de vie » à tous.

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Pourtant, depuis des décennies maintenant, une économie solidaire de la transition écologique génère une offre de travail accessible aux personnes peu ou pas diplômées. Les associations et entreprises d’insertion ont fait émerger de nouvelles activités comme le recyclage de nombreux déchets, le ré-usage des vêtements ou meubles, l’écoconstruction, la gestion écologique des milieux, les premiers systèmes alimentaires bio locaux et de nombreux services à la personne, ainsi qu’à la mobilité. Ces supports d’insertion sont aussi des services écologiques accessibles à tous.

Fonction thérapeutique

La transition écologique doit être sociale pour rénover l’économie en profondeur. Les Jardins de Cocagne ont choisi le maraîchage biologique comme support d’insertion. Une histoire exigeante puisque le travail en agriculture biologique est un engagement avec la nature qui nécessite une attention préventive de tous les instants. Cela nous rappelle, salariés en insertion, encadrants techniques, dirigeants, qu’on ne peut soumettre la nature aux volontés humaines et que notre survie – alimentaire déjà – passe par le respect des écosystèmes.

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La bonne nouvelle, c’est que ce réalignement de la personne dans son rapport à la nature a une fonction thérapeutique certaine. Cette « résonance » positive des personnes fragiles au contact de la nature nous interpelle toutes et tous. Combien de jardins bio, de toute sorte, ouvriers, familiaux, participatifs, urbains, d’entreprises, faudrait-il créer pour nous aider à regarder le sol, la biodiversité, le ciel et les saisons tout à fait autrement ?

Les Jardins de Cocagne, ancrés dans la vie et les politiques publiques locales, sont autant de lieux d’expérimentation de coopérations territoriales entre les acteurs, en particulier avec les entreprises. Ce faisant, ils investissent la mission de « rénovation » de l’économie comme le qualifiait Claude Alphandéry, premier président du Conseil national de l’IAE.

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