Et si le covoiturage devenait un élément de l’offre de transport public en zone urbaine au même titre que le bus ou le métro ? C’est en tout cas le sens de plusieurs articles-clés de la loi d’orientation des mobilités (LOM), qui a commencé son marathon parlementaire, mardi 19 mars, par son examen en séance au Sénat. Ce vaste texte destiné à donner un cadre aux mobilités du XXIe siècle, a pour objectif, si l’on reprend les mots de la ministre des transports, Elisabeth Borne, de proposer, entre autres, « des dispositifs de soutien aux usages vertueux » tels que le vélo pour aller travailler ou le covoiturage domicile-travail.
La LOM donnera en effet aux autorités organisatrices de la mobilité (AOM) un cadre légal permanent pour subventionner le covoiturage (article 15) et elle crée un forfait mobilité de 400 euros maximum par an et par salarié permettant aux entreprises et aux administrations de rembourser le covoiturage (article 26). Jusqu’ici seules des expérimentations étaient autorisées par le ministère des transports.
Devançant de quelques semaines la promulgation de la LOM, l’un des leaders français de ce mode de mobilité, la plate-forme numérique Klaxit, a annoncé jeudi le lancement d’offres de covoiturage subventionnées par des collectivités locales dans quatre agglomérations françaises : Toulouse, Clermont-Ferrand, Lannion et Lunéville, cumulant 1,5 million d’habitants.
L’offre baptisée « Klaxit Mobilités » consiste en une subvention d’environ 50 % pour le passager du trajet réalisé en covoiturage. Concrètement, sur un aller-retour quotidien de 25 kilomètres entre une zone pavillonnaire et un parc d’entreprises, le conducteur-propriétaire recevra 5 euros alors que le passager invité déboursera entre 0 et 2,5 euros, selon les formules.
Combler un vide
Klaxit Mobilités cible des zones péri-urbaines d’une densité moyenne qu’elle relie à des bassins d’emploi ou à des employeurs phares de l’agglomération, soit des territoires peu desservis par les transports en commun et connaissant une forte congestion automobile. « Nous comblons un vide laissé entre le bus régulier en zone dense, que nous ne concurrençons donc pas, et le transport à la demande servant aux trajets occasionnels en zone peu dense », assure Julien Honnart, le fondateur de Klaxit. L’offre est cohérente avec la particularité de la start-up qui a attaqué le marché du covoiturage par les entreprises et revendique 180 sociétés partenaires dont une douzaine du CAC 40.
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