Rouges, jaunes, noirs : qui va prendre la main et sortir vainqueur du défilé de la Journée internationale des travailleurs, ce 1er-Mai 2019 ? Mercredi matin, la question taraude syndicats, « gilets jaunes » et sans doute black blocs, mais aussi les partis politiques et, bien sûr, moins d’une semaine après la conférence de presse d’Emmanuel Macron, l’Elysée. Tous sont d’accord : ce 1er-Mai risque de ne ressembler à aucun autre. En 2018, déjà, 1 200 militants radicaux cagoulés avaient déboulé boulevard de l’Hôpital à Paris. Des manifestants avaient été bloqués sur le pont d’Austerlitz et, face à la gare, le McDonald’s avait pris feu. Et cette année, il faut compter avec les nouveaux venus de l’asphalte, les « gilets jaunes ». Qui va gagner ? Ou perdre ?
Très beau temps, « pas ou peu de vent – “bad” pour le lacrymo, mais peut-être du soleil derrière les nuages », annonce, dès 9 heures sur son compte Twitter, le journaliste indépendant Gaspard Glanz, finalement autorisé à travailler ce 1er-Mai après que la justice a levé son contrôle judiciaire. Quelques minutes après cette annonce météo, dans un quartier de l’Elysée bouclé par les forces de l’ordre et protégé des touristes et des piétons par des barrages policiers, Emmanuel Macron fête ce jour férié à sa manière. Pour le président, le 1er-Mai, c’est la fête de ceux qui « chérissent le travail ».
Les syndicats en ordre dispersé
Fruits de mer, fromages, gâteaux… Dans la salle des fêtes, le chef de l’Etat a invité 400 professionnels des métiers de bouche et se voit remettre un brin de muguet par le patron des halles de Rungis. « Il est bon, dans les temps où les choses changent, que les traditions qui ont un sens, un symbole, soient entendues. J’y tiens, insiste M. Macron. Le 1er-Mai est la fête de ceux qui aiment le travail, parce qu’ils savent que par le travail, on construit son avenir et l’avenir du pays. » Il file ensuite avec sa femme, Brigitte, passer la journée au calme à la Lanterne, la résidence d’Etat de la République française, le long du parc du château de Versailles.
Comme souvent, les syndicats défilent en ordre dispersé. La CFDT, la CFTC, l’UNSA et les étudiants de la FAGE se sont donné rendez-vous le matin devant le théâtre de l’Odéon à Paris, « symboliquement, le théâtre de l’Europe ». Ils veulent défendre « une Europe sociale et environnementale » menacée par « les populismes qui gagnent du terrain ».
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