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Le glyphosate suspecté d’être un perturbateur endocrinien

Une étude, publiée le 12 mars par un consortium international de chercheurs, ajoute une nouvelle controverse sur ce produit déjà soupçonné d’être génotoxique ou cancérogène.

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Publié le 13 mars 2019 à 11h57, modifié le 13 mars 2019 à 20h41

Temps de Lecture 4 min.

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C’est une pièce supplémentaire au débat sur la dangerosité du glyphosate. Un consortium international de chercheurs conduits par l’Institut Ramazzini (Italie) a publié mardi 12 mars, dans la revue Environmental Health, les derniers résultats d’une étude pilote évaluant les effets du célèbre herbicide sur le rat. Les chercheurs y mettent en évidence des perturbations du développement et de l’équilibre hormonal des rongeurs exposés, depuis le stade fœtal jusqu’à l’âge adulte à une faible dose de la substance.

L’exposition au produit, écrivent les chercheurs, « est associée à une augmentation de la distance anogénitale [un marqueur de masculinisation] chez les mâles et les femelles », ainsi qu’à une apparition retardée du premier œstrus (c’est-à-dire les chaleurs) et une augmentation de la testostérone chez les femelles. Une augmentation de la concentration d’hormone thyroïdienne (TSH) a également été notée chez les mâles. Ces résultats s’ajoutent à ceux, publiés en février 2018 et issus de la même expérience, indiquant une modification de la flore intestinale chez les animaux exposés, par rapport groupe témoin.

Un protocole inédit pour répondre aux critiques

Les auteurs ont construit leur protocole afin de répondre à certaines des critiques formulées à l’encontre de la majorité des études animales : celles-ci sont souvent menées à des niveaux d’exposition bien plus importants que les niveaux définis comme sûrs par les autorités sanitaires et ne concernent souvent que le glyphosate pur — et non les produits commerciaux utilisés par les jardiniers et les agriculteurs, qui comportent d’autres substances, dites adjuvantes, destinées à rendre efficace le principe actif.

Ainsi, les animaux exposés ont été divisés en deux groupes : l’un par le biais de la substance active seule, l’autre par le biais d’un herbicide commercial contenant du glyphosate (« Roundup Bioflow »). Et les rongeurs de ces deux groupes ont reçu la dose journalière admissible calculée par les autorités sanitaires américaines, soit 1,75 milligramme de glyphosate par kilo de poids corporel et par jour (mg/kg/j) — un peu plus de trois fois supérieure à celle définie par les autorités européennes. Les chercheurs notent que, dans l’ensemble, les effets du Roundup Bioflow mis en évidence sont plus prononcés que ceux provoqués par le glyphosate pur.

Une grande part des divergences sur le glyphosate provient de la nature des études considérées.

Bien que préliminaires (les animaux n’ont été observés que sur une période maximale de treize semaines), ces résultats ouvrent une nouvelle controverse sur les propriétés du glyphosate, le pesticide le plus utilisé au monde. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et les principales agences de sécurité sanitaire — Agence de protection de l’environnement (EPA) américaine, Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), etc. — ne s’accordent pas sur les propriétés intrinsèques du produit : le premier l’estime génotoxique, cancérogène pour l’animal et « cancérogène probable pour l’homme », tandis que les secondes ne le jugent ni génotoxique, ni cancérogène, que ce soit pour l’animal ou pour l’homme…

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