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Pour ou contre la coupe menstruelle ?

C’est une coupe d’un genre particulier qui ne sert ni à trinquer ni à récompenser un quelconque tournoi. La « cup » est LA protection féminine à la mode.

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Publié le 01 octobre 2016 à 07h40, modifié le 03 octobre 2016 à 09h56

Temps de Lecture 3 min.

Modèle Mooncup.

Répandue depuis près de vingt ans aux Etats-Unis, cette « clochette » en silicone, d’environ cinq centimètres de diamètre, est destinée à la femme moderne-et-amie-de-la-banquise qui sommeille en nous et qui ingère des beignets sans gluten tout en frottant ses couches lavables au savon fait maison.

Pour : c’est bon pour la planète

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Cinq millions de tampons et de serviettes brûlés chaque année rien qu’en France. Nicolas Sarkozy a raison, le réchauffement climatique n’est pas seulement dû à l’homme, la femme aussi fait des dégâts. Toutes ces pubs qui nous vantent le confort, cheval et trapèze à l’appui, omettent une réalité tragique : un tampon acheté = un panda mort.

Autre argument irréfutable. Le prix. Si une femme utilise en moyenne 15 000 produits « hygiéniques » dans une vie, elle dépense environ 2 400 euros. Contre 50 euros pour la coupelle. Pensez « paires de chaussures » et le choix sera vite fait.

Et la santé, dans tout ça ? La coupe est « safe », contrairement au tampon qui contient des résidus de glyphosate, soit du… désherbant. Il ne s’agit pas d’une blague de Monsanto (« Les gars ! Si on fabriquait une protection qui absorbe ET épile »). Non, le vrai truc rigolo, c’est que pour faire pousser le coton, on met du Roundup qui subsiste dans la matière, même transformée… Autre petit secret de fabrication, certaines marques blanchissent leurs produits au chlore, et comme aucune n’inscrit la composition dans ses notices… Bref, on peut nager, faire de l’accrobranche ET une chimio, c’est pas incompatible non plus.

Enfin, la coupelle, ça gagne de la place. Fini ces tas de petits paquets colorés qu’enfant l’on confondait avec des bonbons mystérieux qu’on n’avait pas le droit d’avaler. Terminé ces sachets que l’on ne sait jamais où jeter et que l’on fourre négligemment dans sa poche de jean ou dans son sac à main (« du feu, oui, bien sûr, ah non cet emballage Nana, c’est pas à moi, sais pas du tout ce que ça fait là. Un tic-tac ? »).

Et, surtout, exit cette tentative navrante de diversion quand la petite dernière débarque dans le salon en suçotant un applicateur alors que vous avez invité le N + 2 à dîner. « Patron, vous reprendrez bien une petite coupette ? »

Contre : c’est impossible à mettre

A première vue, la cup n’a pas l’air bien plus dangereuse pour votre dignité que les tampons et autres serviettes hygiéniques. En pratique, c’est plus compliqué.

Oeuvre d’art  « The  Bride » par Joana Vasconcelos. Exposée à Lisbonne, en 2010.

Il suffit de lire les forums. Les filles sont toujours prolixes dans ces moments de solitude extrême propres à leur condition d’organe reproducteur. Se dessinent ainsi plusieurs catégories – nul n’est égal face à la coupelle. Celles qui n’arrivent pas à l’insérer (« c’est censé faire ventouse non ? »). Celles qui n’arrivent pas à l’enlever (« faut que je continue à m’entraîner »). Enfin la dernière catégorie (ma préférée) : les coachs de la cup (« tu la plies en U, tu bloques ta jambe droite en angle droit et avec ton index tu pousses, puis tu tournes sur toi-même à cloche-pied dans le sens de La Mecque ». Il existe aussi des tutos (si).

Deuxième inconvénient : la vie. Ne vous fiez pas à leurs petits noms trop kawaï (Lunela, Yuuki, Mooncup), il va falloir se salir les mains. Car la coupelle n’absorbe pas, elle retient. Il faut donc la vider (messieurs, on s’accroche). Que faire ? Emporter sa petite bouteille Hémo Globo au boulot ? Se la jouer Carrie au resto où le lavabo est à l’extérieur des toilettes (« Auriez-vous un “doggy bag”, s’il vous plaît, c’est pour ma Ladycup »), ou alors mettre une serviette de secours quand on sort ET quand on bosse… mais là c’est contre-productif.

Dernier obstacle : l’entretien. A 25 euros pièce environ, la coupelle est réutilisable entre cinq et dix ans selon les marques. Alors, tel l’acheteur d’un appartement neuf, projetez-vous sur le long terme. Car il faudra laver votre bidule des milliers de fois avant qu’il ne rende l’âme. On oublie le lave-vaisselle (Chérie, il est bizarre ce mouche-bébé…). On pense à fermer le loquet de la salle de bains (« Mon amour, repose ça tout de suite »). Mais, surtout, on maîtrise ses gestes. Car le silicone, quand ça tombe, ça rebondit.

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