Par un collectif
Si les chiffres du chômage de septembre marquent une amélioration, à l’heure où est débattu le projet de loi de finances 2017, il ne faut pourtant pas s’y tromper : le chômage est toujours une réalité pour plus de 5 millions de personnes et la situation de l’emploi exige de nouveaux appuis, sous peine de définitivement reléguer dans une sous-société plusieurs millions de nos concitoyens.
Sur 5,7 millions de personnes inscrites à Pôle emploi, 3,7 millions sont sans activité, et surtout, 2,4 millions de ces personnes subissent cette situation depuis plus d’un an. Surtout ? Oui, car le chômage est une véritable spirale infernale, qui s’autoalimente sans cesse et qu’il est particulièrement difficile de briser. Ainsi, le conseil d’orientation pour l’emploi concluait en 2014 que près de deux millions d’entre nous étaient durablement éloignés du marché du travail.
De nombreuses voix critiquent les emplois aidés, notamment pour les jeunes, les rabaissent au rang de charges financières inutiles plombant notre économie. Elles appellent à leur diminution drastique, pour financer par exemple davantage de formation pour les demandeurs d’emploi.
Pas incompatible avec la formation
Oui, il faut beaucoup plus former les demandeurs d’emploi – ils n’étaient que 12 % en 2014 à bénéficier d’une formation et, malgré les efforts du gouvernement, plus de trois sur quatre resteront privés de formation en 2016. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des emplois aidés.
Pour ces personnes très éloignées du marché du travail, pour beaucoup de jeunes non qualifiés, ils sont les seuls à apporter ce qui reste le remède premier au chômage : l’emploi.
Les emplois aidés – contrats aidés, emplois d’avenir, postes de travail dans l’insertion par l’activité économique ou les entreprises adaptées pour les personnes en situation de handicap – permettent en effet aux personnes d’occuper un emploi quasi immédiatement, brisant ce cercle vicieux du chômage.
Ils devraient redonner aussi des perspectives d’emploi durable. Que l’emploi soit subventionné ou non, il permet toujours d’acquérir un salaire, des droits sociaux, de l’expérience, des compétences, la confiance en soi et la création d’un réseau professionnel, a fortiori lorsqu’il est assorti d’un tutorat renforcé, d’un accompagnement socioprofessionnel et d’immersions en entreprise. L’emploi aidé n’est d’ailleurs pas incompatible avec la formation, bien au contraire : trois jeunes en emplois d’avenir sur quatre ont bénéficié d’une formation.
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