Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Glyphosate retrouvé dans du miel : des apiculteurs portent plainte contre Bayer

Le syndicat L’Abeille de l’Aisne a porté plainte contre la société chimique allemande, qui vient de boucler le rachat du géant américain des pesticides Monsanto.

Le Monde avec AFP

Publié le 08 juin 2018 à 12h02, modifié le 08 juin 2018 à 20h05

Temps de Lecture 2 min.

Après la découverte de glyphosate dans le miel d’un de ses adhérents, le syndicat L’Abeille de l’Aisne a porté plainte mercredi 6 juin contre Bayer, qui vient de boucler le rachat de Monsanto, a-t-on appris vendredi 8 juin de sources concordantes.

Le syndicat, qui réunit deux cents apiculteurs pour la plupart amateurs, a reçu l’alerte d’un de ses membres qui vend ses excédents au groupe Famille Michaud Apiculteurs, le plus gros acteur du miel en France, notamment avec sa marque Lune de Miel. « Lorsqu’ils reçoivent le miel, ils le font systématiquement analyser et là ils ont trouvé du glyphosate », explique Jean-Marie Camus, président de L’Abeille de l’Aisne, confirmant une information du quotidien Le Parisien-Aujourd’hui en France.

L’apiculteur en question habite près de Laon, une région de grandes cultures (colza, betterave, tournesol, luzerne). « Mais il ne faut pas non plus oublier le jardinier du dimanche et sa propension à utiliser facilement le Roundup », souligne l’avocat du syndicat, Emmanuel Ludot, du barreau de Reims.

Interrogé, Famille Michaud Apiculteurs a confirmé lui avoir refusé trois fûts de miel toutes fleurs, d’un total de 900 kg, après y avoir détecté des traces de l’herbicide — le plus utilisé en France et qualifié de « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé — à hauteur de « 16 ppb » (parties par milliard).

« La règlementation glyphosates est européenne, elle fixe une limite maximale de 50 ppb pour le miel et les produits de la ruche », a précisé Vincent Michaud, PDG du groupe, qui refuse, lui, « systématiquement » d’utiliser du miel quand le taux de glyphosate y dépasse le seuil de 10 ppb.

« Il ne s’agit pas d’un cas isolé »

Il a déposé plainte au nom du syndicat, jeudi, pour « administration de substances nuisibles » contre Bayer et Monsanto, dont le siège en France est à Lyon, « pour la faire coïncider avec deux événements : l’action nationale des apiculteurs et le rachat définitif de Monsanto par Bayer », a souligné Me Ludot.

Jean-Marie Camus espère qu’elle conduira à l’ouverture d’une enquête qui permettra de savoir quel taux de glyphosate a été retrouvé dans ce miel, si d’autres substances ont été détectées, si cette contamination est accidentelle ou pas et quelles conséquences elle pourrait avoir sur la santé des consommateurs. « La question est aussi de savoir quelle est l’étendue du phénomène. Famille Michaud m’a dit qu’il ne s’agissait pas d’un cas isolé… », a ajouté Me Ludot, ce que le groupe a confirmé à l’Agence France-Presse.

Des apiculteurs ont manifesté jeudi un peu partout en France pour réclamer des aides exceptionnelles et un environnement plus favorable aux abeilles, après « l’hécatombe » dans les ruches cet hiver.

L’interdiction du glyphosate d’ici à trois ans ne figure pas dans la future loi agriculture et alimentation, malgré la tentative de députés, dont certains de La République en marche, de l’y inscrire. Elle reste néanmoins un engagement gouvernemental, conditionné à la recherche sur les alternatives à cet herbicide.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.