Le compositeur et chef d’orchestre britannique Oliver Knussen est mort le 8 juillet à l’âge de 66 ans « des suites d’une brève maladie », a annoncé son éditeur. Orfèvre dans la gestion des timbres et des formes, il prouvait qu’en Angleterre aussi, l’année 1952 avait été un grand cru pour la musique de création. Exact contemporain du Français Philippe Manoury (son cadet d’une semaine), de l’Allemand Wolfgang Rihm et de la Finlandaise Kaija Saariaho, trois autres références, Oliver Knussen était toutefois plus marqué qu’eux par le lieu où il résidait (Snape, dans le Suffolk) et où résonnait encore la voix de son premier mentor, Benjamin Britten.
Oliver Knussen naît le 12 juin 1952 à Willow (Ecosse), mais il grandit dans les environs de Londres. Contrebasse solo du London Symphony Orchestra, son père détecte très tôt en lui des dons pour la musique. L’enfant compose en effet dès l’âge de 6 ans et se voit commander une symphonie à 13 ans par une chaîne de télévision d’abord intéressée par les performances paternelles. Oliver Knussen en conduira la première audition, au Royal Festival Hall de Londres, peu avant son 16e anniversaire.
Une vie entre les deux rives de l’Atlantique
Alerté par le succès de cette Symphonie no 1, Daniel Barenboim invitera le jeune prodige à en diriger une exécution partielle l’année suivante, à New York. Commence alors une vie partagée entre les deux rives de l’Atlantique. Après avoir étudié la composition, de 1964 à 1967, avec John Lambert, dans une école de Londres, Knussen en fait de même, de 1970 à 1973, avec Gunther Schuller, à Tanglewood, aux environs de Boston. C’est dans ce cadre que sa Symphonie no 2 (1971) est primée et qu’il entreprend ses Ophelia Dances (1975), une page commandée par la Fondation Koussevitzky pour le centenaire de la naissance de son fondateur, le chef Serge Koussevitzky.
En 1975, « Ollie » – comme le surnomment affectueusement ses amis – rentre en Angleterre, où sa Symphonie no 3 ne tarde pas à l’établir comme un compositeur d’envergure. Il accepte alors deux commandes du Festival d’opéra de Glyndebourne, basées sur des livres pour enfants de l’illustrateur et écrivain Maurice Sendak. « Ce fut une erreur », déclarera plus tard le compositeur, vidé par ce double travail de longue haleine : Where the Wild Things Are (1979-1983), qui fut donné en 1980 au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, sous le titre de Max et les Maximonstres et Higglety Pigglety Pop ! (1984-1990), requiem pour un chien.
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