La justice américaine a émis vendredi 21 avril un acte d’accusation à l’encontre du pirate informatique russe Piotr Levachov, soupçonné d’avoir orchestré un vaste réseau de vol de données personnelles. L’homme de 36 ans avait été arrêté le 7 avril à l’aéroport de Barcelone à la demande de Washington. Il est emprisonné depuis, et les Etats-Unis ont demandé son extradition. Un jury d’accusation réuni dans le Connecticut, dans le nord-est des Etats-Unis, a retenu contre l’informaticien, originaire de Saint-Pétersbourg, huit chefs d’accusation, dont fraude informatique, pour laquelle il risque vingt ans de prison. M. Levachov est suspecté d’être l’homme derrière le pseudonyme de « Peter Severa », le gérant d’un gigantesque empire de courriels non sollicités (spams).
Le réseau Kelihos
Tous les chefs d’accusation sont liés au réseau Kelihos, que le Russe est accusé d’avoir fait tourner. Réseau constitué de milliers d’ordinateurs qu’il avait infectés de programmes malveillants, qui permettent de prendre le contrôle d’ordinateurs à l’insu de leurs propriétaires, a détaillé le parquet du Connecticut dans un communiqué.
Selon l’accusation, Kelihos, opérationnel depuis 2010, pouvait générer plus de 2 500 spams par jour, véhiculant divers modes opératoires frauduleux, comme la promotion trompeuse d’actions afin de faire monter leur prix. A ses plus belles heures, Kelihos, qui vendait ses services à d’autres pirates ou personnes mal intentionnées, comprenait quelque 100 000 ordinateurs tournant sous le système d’exploitation Windows. Cinq à 10 % de ces machines se trouvaient aux Etats-Unis. Dès l’annonce de l’arrestation de M. Levachov, la justice américaine avait affirmé être intervenue pour démanteler le réseau.
Top 10 des « spammeurs »
L’informaticien était dans le collimateur de Washington depuis au moins deux ans, date à laquelle un autre pirate de grande ampleur, Alan Ralsky, avait été emprisonné. Le Russe figurait au top 10 des « spammeurs » les plus dangereux établi par le Spamhaus Project. Selon le ministère américain de la justice, il s’était vanté auprès de ses clients d’être dans le milieu des courriels non sollicités depuis 1999 et d’avoir depuis « constamment amélioré la qualité du spamming ».
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