La multiplication des polémiques n’entrave pas la marche en avant de Facebook. Mercredi 25 avril, le réseau social a annoncé une forte hausse de ses résultats financiers au premier trimestre. « Malgré les défis importants auxquels nous sommes confrontés, notre communauté et nos activités démarrent fort en 2018 », s’est réjoui Mark Zuckerberg, son fondateur et patron.
« Ces résultats constituent un soulagement », note Daniel Ives, analyste chez GBH Insights. Car Facebook traverse l’une des plus graves crises de son histoire à la suite des révélations sur le siphonnage des données personnelles de 87 millions d’utilisateurs par la firme britannique Cambridge Analytica. « Il faudra encore trois à six mois pour en finir avec la tempête actuelle », ajoute M. Ives.
En attendant, les chiffres du début d’année atténuent, du moins temporairement, les inquiétudes de Wall Street. Dans les échanges d’après Bourse, l’action Facebook s’envolait en effet de 7 %. Elle demeure cependant à bonne distance de son plus haut niveau historique, atteint début février.
Tendance positive à confirmer
Au premier trimestre, Facebook a vu son chiffre d’affaires bondir de 49 % sur un an, à 12 milliards de dollars (9,8 milliards d’euros). En outre, ses profits ont grimpé de 63 %, à 5 milliards de dollars. Surtout, la société n’a pas souffert du lancement d’une campagne de boycott. Ainsi, le nombre de personnes se connectant au moins une fois par mois a augmenté de 13 %, pour atteindre 2,2 milliards de personnes.
Cette tendance positive demande à être confirmée, car l’affaire Cambridge Analytica a éclaté deux semaines avant la fin du premier trimestre. M. Zuckerberg se dit confiant. Mais un renforcement de la réglementation sur la collecte et l’utilisation des données personnelles des internautes est « probable », prévient Brian Wieser, de Pivotal Research.
En Europe, Facebook va devoir se soumettre, à partir du 25 mai, au nouveau règlement général sur la protection des données (RGPD). Si le réseau social redoute une stagnation, voire une baisse, de sa base d’utilisateurs sur le Vieux Continent, il n’anticipe pas « un impact significatif sur les recettes publicitaires », assure David Wehner, son directeur financier.
Pour redorer son image, la société va lancer une nouvelle campagne publicitaire à la télévision. Elle y fait amende honorable et promet « de faire plus pour protéger la vie privée afin de retrouver ce qui faisait la force de Facebook à ses débuts ».
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