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A Lourdes, les évêques à l’écoute de victimes d’abus sexuels

En organisant cette rencontre lors de son assemblée plénière d’automne, samedi, l’épiscopat entend montrer qu’il ne reste pas « sans rien faire » face aux scandales.

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Publié le 31 octobre 2018 à 11h24, modifié le 03 novembre 2018 à 09h12

Temps de Lecture 2 min.

Lors de l’assemblée de la Conférence des évêques de France, à Lourdes, en novembre 2014.

Comme tous les ans début novembre, les évêques de l’Eglise catholique se retrouvent à Lourdes pour leur assemblée plénière d’automne. Mais cette année, l’atmosphère de cette réunion, organisée du 3 au 8 novembre, sera dominée par la question des abus sexuels. Elle est omniprésente depuis l’avalanche de révélations de l’été : plongée dans les crimes pédophiles du clergé de Pennsylvanie pendant les dernières décennies, bilan des affaires du même ordre en Allemagne, mise en cause de l’ancien archevêque de Washington Theodore McCarrick, contraint de quitter le Collège des cardinaux.

Pour la première fois, samedi 3 novembre, les 118 évêques français entendront le témoignage de huit victimes d’abus et dialogueront avec elles. « Le climat a considérablement changé cet été », reconnaît Olivier Ribadeau-Dumas, le secrétaire général de la Conférence des évêques de France.

Avec cette rencontre, l’épiscopat entend montrer qu’il veut « travailler avec les victimes » et qu’il ne reste pas « sans rien faire » devant les révélations. Mais, signe que le sujet demeure très sensible, la Conférence et les représentants de La Parole libérée n’ont pu se mettre d’accord sur les conditions de la participation de cette association de défense des victimes de pédophilie dans l’Eglise, née lors de la révélation des abus commis jusqu’en 1990 par le père Bernard Preynat, à Lyon.

Format moins solennel

Les militants associatifs sont à l’origine de la citation directe pour des faits de non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs à l’encontre du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, audience qui devrait se tenir en janvier 2019. Ils réclamaient de pouvoir intervenir en assemblée plénière devant les évêques. Les organisateurs ont préféré retenir le format moins solennel de plusieurs forums de 30 à 35 évêques pour faire intervenir les victimes.

Les évêques seront aussi confrontés à l’idée de la constitution d’une commission qui serait chargée de faire le bilan des cas de pédophilie survenus dans les décennies passées, comme cela a été le cas dans plusieurs pays (Allemagne, Irlande, Australie…). Le père Ribadeau-Dumas a annoncé jeudi 1er novembre, lors de l’émission « Face aux chrétiens » organisée en partenariat avec KTO, La Croix, RCF et Radio Notre Dame, que ce projet allait être « discuté ».

« [Cette commission] doit être indépendante. Donc l’épiscopat demandera, pour la diriger, une personnalité dont la crédibilité au sein de la société française est telle que son indépendance et son impartialité ne puissent pas être remise en cause ».

Ensuite ce sera à elle « de composer cette commission », a-t-il ajouté. Le père Ribadeau-Dumas a toutefois suggéré « qu’il y ait des historiens » en son sein : « On voit bien, quand le cardinal Decourtray avait demandé une commission d’historiens avec René Rémond pour faire la lumière sur l’affaire Touvier, combien cela avait été utile ».

En 1989, l’archevêque de Lyon, le cardinal Decourtray, avait demandé à l’historien René Rémond de mettre en place une commission pour faire la lumière sur le soutien apporté par les milieux de l’Eglise au milicien Paul Touvier, collaborateur du régime de Vichy, qui avait donné lieu à un rapport.

Pour Mgr Ribadeau Dumas, la commission aura aussi besoin de « magistrats », « un ou plusieurs spécialistes de l’enfance », « des sociologues de l’institution », « un canoniste aussi ».

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