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A Rennes, le Stunfest célèbre le jeu vidéo autrement

portfolio Créé il y a treize ans par des fanatiques du jeu de combat, le Stunfest, dont l’édition 2018 s’achève ce dimanche, est désormais l’événement incontournable de ceux qui envisagent le jeu vidéo comme un objet culturel un peu punk.

Publié le 20 mai 2018 à 16h46, modifié le 08 juin 2018 à 12h39
  • Les « super players » sont des joueurs d’exception capables d’exploits inaccessibles au commun des mortels, comme atteindre des scores délirants ou finir un jeu en un temps record. Outre leurs parties à grand spectacle, diffusées sur le plus grand écran du festival, le Stunfest accueille une autre catégorie bien particulière : l’« ultime décathlon », dans lequel quatre équipes s’affrontent pour finir, la première, dix jeux d’affilée.

    Les « super players » sont des joueurs d’exception capables d’exploits inaccessibles au commun des mortels, comme atteindre des scores délirants ou finir un jeu en un temps record. Outre leurs parties à grand spectacle, diffusées sur le plus grand écran du festival, le Stunfest accueille une autre catégorie bien particulière : l’« ultime décathlon », dans lequel quatre équipes s’affrontent pour finir, la première, dix jeux d’affilée. Corentin Lamy

  • D’autres jeux plus anciens, plus obscurs, plus pointus, sont également représentés. Dans un coin, on trouve même un poste avec « Super Smash Bros Wii U », le jeu de combat de Nintendo. Un joueur y fait de la résistance. Définitivement « rétro » et passablement polyvalent, il a un œil sur l’écran, et le second sur son téléphone portable, depuis lequel il joue à « Pokémon Go ».

    D’autres jeux plus anciens, plus obscurs, plus pointus, sont également représentés. Dans un coin, on trouve même un poste avec « Super Smash Bros Wii U », le jeu de combat de Nintendo. Un joueur y fait de la résistance. Définitivement « rétro » et passablement polyvalent, il a un œil sur l’écran, et le second sur son téléphone portable, depuis lequel il joue à « Pokémon Go ». Corentin Lamy

  • Quand, après une édition 2016 en surchauffe, il a été décidé de faire l’impasse sur l’année 2017 pour revenir plus fort en 2018, les organisateurs ne se sont pas contentés d’augmenter la taille des équipes (passant de 5 à 30 salariés) et l’espace. Il a aussi fallu faire des sacrifices. Parmi eux, la quasi-fin du jeu « rétro », désormais réduit à sa partie congrue. Ou alors en faisant un pas de côté, comme cette version de « Wolfenstein 3D » (1992), modifiée pour être jouable à deux.

    Quand, après une édition 2016 en surchauffe, il a été décidé de faire l’impasse sur l’année 2017 pour revenir plus fort en 2018, les organisateurs ne se sont pas contentés d’augmenter la taille des équipes (passant de 5 à 30 salariés) et l’espace. Il a aussi fallu faire des sacrifices. Parmi eux, la quasi-fin du jeu « rétro », désormais réduit à sa partie congrue. Ou alors en faisant un pas de côté, comme cette version de « Wolfenstein 3D » (1992), modifiée pour être jouable à deux. Corentin Lamy

  • Le stand de l’association lavalloise Simm’s Club a, au départ, l’allure d’une simple collection de machines anciennes. On peut y jouer aux vieux jeux Mega Drive ou PlayStation. Classique. Mais, à y regarder de plus près, on se rend compte que ces machines-là semblent toutes débarquer d’une dimension parallèle. Que des consoles rares, des bécanes obscures. On citera noamment le C1 Sharp, cette télé dans laquelle on pouvait glisser des jeux Famicom (la NES japonaise). Anomalie historique : la Famicom elle-même ne sortira… qu’un mois plus tard.

    Le stand de l’association lavalloise Simm’s Club a, au départ, l’allure d’une simple collection de machines anciennes. On peut y jouer aux vieux jeux Mega Drive ou PlayStation. Classique. Mais, à y regarder de plus près, on se rend compte que ces machines-là semblent toutes débarquer d’une dimension parallèle. Que des consoles rares, des bécanes obscures. On citera noamment le C1 Sharp, cette télé dans laquelle on pouvait glisser des jeux Famicom (la NES japonaise). Anomalie historique : la Famicom elle-même ne sortira… qu’un mois plus tard. Corentin Lamy

  • Cette année, le Stunfest déborde sur l’esplanade Charles-de-Gaulle de Rennes et dans les bâtiments alentour. Sur l’esplanade ont ainsi poussé des « dômes », abritant de curieuses expériences ludiques. On retiendra notamment cette platine vinyle, qui sert à la fois d’écran et de contrôleur à un jeu de tir minimaliste. Ou ce curieux jeu de dactylo installé sur un ordinateur des années 1990, dans lequel il s’agit de taper « cordialement » le plus vite possible au bas de courriers préremplis.

    Cette année, le Stunfest déborde sur l’esplanade Charles-de-Gaulle de Rennes et dans les bâtiments alentour. Sur l’esplanade ont ainsi poussé des « dômes », abritant de curieuses expériences ludiques. On retiendra notamment cette platine vinyle, qui sert à la fois d’écran et de contrôleur à un jeu de tir minimaliste. Ou ce curieux jeu de dactylo installé sur un ordinateur des années 1990, dans lequel il s’agit de taper « cordialement » le plus vite possible au bas de courriers préremplis. Corentin Lamy

  • Du bidouillage. On est un peu à la frontière de la légalité, et d’ailleurs, pour se prémunir contre d’éventuelles poursuites d’ayants droit trop zélés, toutes les activités sont proposées gratuitement : en amenant sa console au Stunfest, il est possible de demander à la faire « dézoner ». Soit d’installer une puce qui permettra à une console européenne de lire les jeux importés des Etats-Unis ou du Japon. Une manipulation sans grande conséquence pour des machines vieilles de 25 ou 30 ans, mais que l’on imagine peu croiser dans les travées d’autres salons.

    Du bidouillage. On est un peu à la frontière de la légalité, et d’ailleurs, pour se prémunir contre d’éventuelles poursuites d’ayants droit trop zélés, toutes les activités sont proposées gratuitement : en amenant sa console au Stunfest, il est possible de demander à la faire « dézoner ». Soit d’installer une puce qui permettra à une console européenne de lire les jeux importés des Etats-Unis ou du Japon. Une manipulation sans grande conséquence pour des machines vieilles de 25 ou 30 ans, mais que l’on imagine peu croiser dans les travées d’autres salons. Corentin Lamy

  • Nombreux sont les Rennais ceux qui s’offrent de longues pauses sur l’esplanade Charles de Gaulle, transformée en village geek pour l’occasion.

    Nombreux sont les Rennais ceux qui s’offrent de longues pauses sur l’esplanade Charles de Gaulle, transformée en village geek pour l’occasion. Corentin Lamy

  • C’est une des marques de fabriques du Stunfest : ses transats, partout, dehors, dedans, devant chaque scène. Un parti pris : ici, on est autant là pour assister à un spectacle que pour se détendre. Après la nuit (souvent blanche) de concerts du samedi, rester se prélasser dans un transat face à la grande scène et à ses super players, en somnolant un peu, est ici l’un des sports les plus appréciés.

    C’est une des marques de fabriques du Stunfest : ses transats, partout, dehors, dedans, devant chaque scène. Un parti pris : ici, on est autant là pour assister à un spectacle que pour se détendre. Après la nuit (souvent blanche) de concerts du samedi, rester se prélasser dans un transat face à la grande scène et à ses super players, en somnolant un peu, est ici l’un des sports les plus appréciés. Corentin Lamy

  • La bagarre, c’est depuis 2005 l’ADN du Stunfest. Le festival tire d’ailleurs son nom d’un terme issu des jeux de combat (« stun ») signifiant étourdir son adversaire. C’est le cœur géographique de l’événement, le seul endroit où l’on joue un peu des coudes. Même si l’événement s’est élargi à d’autres sujets, le Stunfest reste est une étape qualificative du Capcom Pro Tour, la Coupe du monde de « Street Fighter V ».

    La bagarre, c’est depuis 2005 l’ADN du Stunfest. Le festival tire d’ailleurs son nom d’un terme issu des jeux de combat (« stun ») signifiant étourdir son adversaire. C’est le cœur géographique de l’événement, le seul endroit où l’on joue un peu des coudes. Même si l’événement s’est élargi à d’autres sujets, le Stunfest reste est une étape qualificative du Capcom Pro Tour, la Coupe du monde de « Street Fighter V ». Corentin Lamy

  • Ils ont pris de la place cette année au Stunfest : les jeux indépendants, développés par des équipes réduites, parfois même par des créateurs seuls. Des expériences souvent originales et audacieuses, loin des superproductions aux budgets à neuf chiffres. Cette année, ils sont une quarantaine, répartis sur deux niveaux, présentés directement par leurs développeurs.

    Ils ont pris de la place cette année au Stunfest : les jeux indépendants, développés par des équipes réduites, parfois même par des créateurs seuls. Des expériences souvent originales et audacieuses, loin des superproductions aux budgets à neuf chiffres. Cette année, ils sont une quarantaine, répartis sur deux niveaux, présentés directement par leurs développeurs.

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« Ah bon, c’est ton premier Stunfest ? », la question, rituelle, est toujours posée avec un brin d’étonnement, et s’accorde toujours à la deuxième personne du singulier.

Comme si on s’étonnait qu’un passionné de jeu vidéo puisse avoir vécu si longtemps sans y avoir mis les pieds. Plus qu’un festival, ce salon du jeu vidéo, dont la quatorzième édition se déroulait du vendredi 18 au dimanche 20 mai à Rennes, a des allures de fête de famille.

Une fête de famille où se retrouveent chaque année quelques milliers (« entre 2 000 et 4 000 par jour », selon les organisateurs) de cousins et cousines, unis non par les liens du sang, mais par une certaine vision, alternative, festive, un peu punk, du jeu vidéo.

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