Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Un tétraplégique pilote un exosquelette avec son cerveau

A Grenoble, des chercheurs ont implanté une puce dans la tête d’une personne paralysée des quatre membres afin qu’elle commande une armure mécanique par la pensée.

Par 

Publié le 21 mai 2018 à 06h25, modifié le 21 mai 2018 à 06h25

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Equipé de 14 moteurs électriques, l’exosquelette roule et déroule des câbles métalliques qui mettent les articulations en mouvement.

Prisonniers de leur tête, les tétraplégiques ont perdu toute prise sur le monde physique. Ils peuvent bien sûr le percevoir, mais sont condamnés à l’immobilité, hormis pour les quelques muscles de leur visage et de leur cou qui réagissent encore.

Pourtant, quand ils s’imaginent marcher, lever un bras ou plier les doigts, comme avant la rupture de leur moelle épinière, les mêmes signaux électriques enflamment leur cortex moteur. « Leur cerveau parle, mais personne n’écoute », remarque le neurochirurgien Alim-Louis Benabid.

Avec le projet BCI (pour Brain Computer Interface), l’équipe du professeur Benabid prend avantage de cette activité cérébrale qui n’arrive pas à quitter l’esprit des tétraplégiques. Les chercheurs ont développé un dispositif la traduisant en commandes pour un exosquelette, une sorte d’enveloppe mécanique dans laquelle la personne handicapée est embarquée. Ainsi, ses bras et ses jambes sortent de la torpeur, son système vasculaire s’active, et elle retrouve enfin un peu de liberté de mouvement. Le système est testé depuis un an avec un tétraplégique et l’équipe soumettra bientôt ses résultats à une revue scientifique.

Un dispositif « bras-jambes » inédit

Le professeur Benabid mène ce projet chez Clinatec, un centre de recherche biomédicale rattaché au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), au CHU de Grenoble-Alpes, à l’Inserm et à l’université Grenoble-Alpes. Là-bas, au cœur du polygone scientifique du chef-lieu de l’Isère, on s’efforce de développer des technologies médicales qui aident les patients par d’autres voies que la médication.

Sur le marché, on trouve déjà des exosquelettes pour les paraplégiques contrôlés par l’inclinaison du buste ou grâce à une manette. D’ailleurs, la distribution du premier appareil du genre en France (ReWalk) vient tout juste de débuter. Toutefois, le projet d’un exosquelette « bras et jambes » dirigé par la pensée est d’une tout autre ampleur.

Contrairement aux casques d’électroencéphalographie utilisés par des chercheurs suisses et américains dans des projets semblables, les implants ne bougent pas et assurent une mesure fidèle de l’activité cérébrale.

Ouvrant les portes de son laboratoire, le professeur Benabid – qui est par ailleurs un pionnier de la stimulation cérébrale profonde, employée notamment contre la maladie de Parkinson – demeure toutefois avare de détails tant que les résultats ne seront pas publiés. S’il refuse notamment de présenter les prouesses du patient aux médias, il peine néanmoins à contenir son enthousiasme. « On a avancé beaucoup plus rapidement que je ne croyais, confie-t-il. Honnêtement, je pensais qu’il nous faudrait des années pour en arriver là. »

Il vous reste 64.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.