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Bangkok souffre à nouveau de pics de pollution inquiétants

La construction de nouvelles lignes de métro ajoutée à la pollution du trafic routier sont à l’origine de dégradation de la qualité de l’air dans la capitale thaïlandaise.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 17 janvier 2019 à 16h30, modifié le 17 janvier 2019 à 16h30

Temps de Lecture 2 min.

Une femme portant un masque pour se protéger de la pollution, à Bangkok, le 14 janvier 2019.

A Bangkok, la population se rue sur les masques antipollution, qui commencent à manquer. La capitale de la Thaïlande connaît depuis quelques jours des pics de pollution inquiétants. Mercredi 16 janvier, la construction de nouvelles lignes de métro, source majeure de propagation de poussière toxique, a même été interrompue pour une semaine.

Mardi, deux bimoteurs de l’armée de l’air thaïlandaise ont survolé la ville à plusieurs reprises et fait pleurer le ciel sur la ville après avoir bombardé les nuages de produits chimiques. L’opération a également consisté à asperger d’eau certains quartiers de la ville en utilisant les énormes canons à eau des pompiers.

Le but de la manœuvre : disperser les poussières les plus dangereuses pour la santé, alors qu’un anticyclone venu de Chine forme une sorte de chape empêchant les particules toxiques de s’élever et de disparaître dans l’atmosphère.

Le taux de « PM 2,5 », ces particules d’un diamètre inférieur ou égal à 2,5 micromètres, qui pénètrent le plus en profondeur dans les poumons, a excédé ces derniers jours les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé : ne pas dépasser plus de 50 µ/m3 plus de trois jours par an. Jeudi matin, le taux était encore de 93, soit un taux qualifié de « modéré ». Mais qui reste très insatisfaisant étant donné que ce même taux avait été plus élevé les jours précédents.

Manque de stratégie des autorités

La principale cause de dissémination de PM 2,5 est à Bangkok l’émission de gaz produite par le trafic routier qui plonge tous les jours le centre de la capitale dans des embouteillages inextricables. Les particules émanant de la construction sont moins fines mais ces mêmes constructions, comme celle des nouvelles lignes de métro, provoquent encore plus d’embouteillages, ces derniers alimentant ainsi le taux de propagation de PM 2,5 dans l’air.

La presse dénonce depuis plusieurs jours le manque de stratégie efficace d’autorités qui n’auraient pas pris la mesure du problème, pas plus qu’elles n’auraient concocté le plan anticorruption qui s’impose. La saison des pluies, qui réglera en partie le problème, est encore loin : elle arrive au mois d’avril.

« La réponse du ministère de la santé, qui a appelé la population à ne pas paniquer, a été tardive et non appropriée », reproche jeudi le quotidien Bangkok Post dans un éditorial. Le ministère aurait en effet estimé que si le taux de propagation des PM 2,5 n’atteint pas les 200, il n’y a pas de quoi s’affoler…

Directives impopulaires

« J’admets que tout ce que nous avons fait ne sont que des solutions temporaires », a reconnu un haut responsable de la police, le général Aswin Kwanmuang lors d’une réunion tenue devant des militaires, des policiers et des responsables du département de la lutte contre la pollution. « Des mesures à plus long terme seront imposées », a-t-il promis. Certains chroniqueurs prônent ainsi l’imposition de directives « impopulaires », comme la circulation alternée ou l’interdiction du trafic à certaines heures.

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Les raisons de la dégradation de la qualité de l’air dans une ville qui était relativement « propre » en comparaison des grandes villes d’Inde ou de Chine sont claires : l’une des principales est l’augmentation exponentielle de véhicules, qui culmine désormais à 9,5 millions, pour une population d’environ 10 millions d’habitants. En 2005, il y en avait presque deux fois moins. Selon le département des transports urbains, la mégapole compterait aujourd’hui 4,3 millions de voitures et 3,5 millions de motos, outre les bus et les camions.

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