Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La romancière Pierrette Fleutiaux est morte

Prix Femina 1990 pour son livre « Nous sommes éternels » (Gallimard), l’auteure est morte mercredi, à 77 ans

Par 

Publié le 02 mars 2019 à 11h40

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Pierrette Fleutiaux, en 2013.

Romancière, nouvelliste, auteure de récits personnels et de livres pour la jeunesse, administratrice de la Société des gens de lettres (SGDL), dont elle fut vice-présidente, Pierrette Fleutiaux, morte mercredi 27 février à Paris d’une maladie cardiaque – elle avait 77 ans –, était depuis les années 1970 une figure familière du milieu littéraire français. Un milieu qu’elle a marqué, comme le souligne l’écrivaine Laure Limongi sur Twitter, par son « énergie généreuse », qui faisait d’elle, selon les mots de Carole Zalberg, secrétaire générale de la SGDL, sur le site de l’association, la « pétulante (…) marraine universelle des bébés écrivains ».

Ses premiers textes ont pourtant davantage frappé par leur étrangeté, leur force corrosive, l’angoisse presque panique qui les traversait, que par la radieuse sérénité dont ses proches témoignent aujourd’hui. Il est vrai que sa vie a semblé suivre un cours paisible. Née le 9 octobre 1941 à Guéret, dans la Creuse, de parents enseignants, elle réussira l’agrégation d’anglais, matière qu’elle enseignera d’abord à New York, où elle s’installe en 1968, puis à Paris, notamment au lycée Chaptal.

Mais en 1975, alors qu’elle vient de rentrer en France, elle publie un sidérant premier roman, Histoire de la chauve-souris (Julliard), où cet animal, une nuit, s’accroche, pour ne plus les quitter, aux longs cheveux d’une jeune fille, qui s’initie peu à peu à la vie auprès de cette « hideuse et pourtant chaude présence », comme l’écrit alors, dans Le Monde, Jacqueline Piatier, qui salue les « remarquables premiers pas » que représente ce « livre extraordinaire ».

Lesquels, en guise de cortège, sont accompagnés d’une préface de Julio Cortazar (1914-1984). Pierrette Fleutiaux, écrit le grand écrivain argentin, impressionné par la force avec laquelle celle-ci investit les parages du fantastique, sait « se placer de plain-pied dans la zone centrale des opérations de la psyché et les montre telles qu’elles sont ». D’emblée, la jeune romancière vient de se créer une place unique dans la littérature française, imposant un univers dont les livres suivants, romans et recueils de nouvelles – Histoire du tableau (Julliard, 1977), Métamorphoses de la reine (Gallimard, 1984)… –, approfondissent, dans des tonalités oniriques et souvent sombres, la singularité.

Ecriture nerveuse et tendue

En 1990, le roman Nous sommes éternels (Gallimard), qui vaut à Pierrette Fleutiaux le prix Femina et demeurera son plus grand succès, marque une étape supplémentaire. Il est rare de pouvoir dire tout de suite, à sa parution, qu’un livre va être le chef-d’œuvre de son auteur. Tel a été le cas de cette fresque lyrique et trouble, passionnée, surabondante, d’une intensité presque suffocante, autour de l’amour absolu, incandescent – charnel, peut-être – entre un frère et une sœur. La puissance de cette écriture nerveuse et tendue, qui ne s’interdit ni la douceur, ni l’élégie, ni la violence, marquera jusqu’à la fin l’image de la romancière.

Il vous reste 28.74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.