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Devenir professeur, pour le meilleur et pour le pire

Des milliers de candidats s’apprêtent à plancher sur les épreuves du capes. Face à la crise des vocations, à l’université de Cergy-Pontoise, des étudiants expliquent leur choix de rejoindre l’éducation nationale.

Par Guillemette de Préval

Publié le 01 avril 2019 à 03h09, modifié le 01 avril 2019 à 14h34

Temps de Lecture 5 min.

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Debout, dos au grand tableau vert, Julien relit une dernière fois ses notes de cours. « Quelqu’un a une balle antistress ? », demande le jeune homme à lunettes, souriant, avant d’affronter l’épreuve. Face à lui, ses camarades de première année de master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation de mathématiques de l’université de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), et leur formatrice, Céline. A la rentrée prochaine, si Julien – les personnes interrogées n’ont pas souhaité donner leur nom – réussit le concours du capes, le sésame pour enseigner au collège ou au lycée, il sera devant des élèves.

« Vous avez vingt minutes d’oral puis nous poursuivrons sur un entretien », lui explique la formatrice de l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ESPÉ) de l’académie de Versailles, qui regroupe cinq universités, dont celle de Cergy-Pontoise. Au menu de cet oral blanc, une leçon de géométrie sur les proportionnalités. Pour la vingtaine d’étudiants présents ce mercredi de mars, c’est la dernière ligne droite. La saison des concours s’annonce, entre la fin mars et le début du mois d’avril. Tous les étudiants présents dans la salle veulent devenir professeurs. La réputation en berne du métier, les rémunérations peu enthousiasmantes, le risque de débuter dans des établissements difficiles… : ils n’ignorent pas les difficultés qui les attendent. Ce sont celles qui, en quinze ans, ont contribué à faire chuter le nombre d’inscrits aux concours du second degré de près de 30 %. La session 2019 du capes offre près de 9 000 places pour l’enseignement public et privé.

« Faire apprendre quelque chose à quelqu’un »

Julien et ses camarades défendent leur motivation. « J’aime l’idée d’un métier où, chaque jour, je peux me dire que je vais permettre à quelqu’un d’apprendre quelque chose », explique Marion, étudiante en première année, qui se destine aux lettres modernes. Même si enseigner n’était pas son « choix numéro un », ce désir a mûri au cours de ses études supérieures. Elsa, elle, assume une envie précoce. « J’y pense depuis le primaire ! » Après un détour de trois ans en droit – « une matière trop froide » –, elle s’est lancée.

Les deux jeunes femmes n’ont pas de naïveté sur le métier qui les attend : elles ont déjà une expérience du professorat. Toutes deux ont bénéficié d’emplois d’avenir professeur, dispositif de formation en alternance créé sous la gauche, autant pour endiguer la crise de recrutement que pour donner un coup de pouce financier à des jeunes que la perspective d’un bac + 5 peut freiner. Cette logique de prérecrutement que le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, prévoit de renforcer, a permis à Elsa et à Marion de faire cours une journée par semaine et d’être rémunérées. « Cela m’a vraiment confortée dans mon choix d’être prof », témoignent-elles d’un même élan.

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