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Théâtre : Yuval Rozman mêle le rire à la tragédie

Le dramaturge présente à Arras sa pièce « TBM », une histoire d’amour entre un Palestinien et un Israélien.

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Publié le 11 avril 2018 à 10h02, modifié le 11 avril 2018 à 16h02

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Le metteur en scène Yuval Rozman.

Les initiales TBM ont une double signification : elles désignent les tunnel boring machines, ces engins énormes qui servent à creuser des tunnels, et « très bien monté », une expression qu’emploient les hommes dans les annonces de rencontres sexuelles. Ce double sens, on le retrouve dans un spectacle de Yuval Rozman, Tunnel ­Boring Machine, qui est présenté à Arras après être passé au festival Artdanthé, à Vanves (Hauts-de-Seine), où on l’a découvert, un soir de mars. Ce fut une surprise : une histoire d’amour entre un Palestinien et un Israélien dans un de ces tunnels creusés depuis la bande de Gaza, dont certains servent de « baisodromes ». Mais ce n’est pas ce côté sulfureux qui domine dans le spectacle de Yuval Rozman. Plus forte est la dimension politique, les tentatives et l’impossibilité de franchir la barrière de l’incompréhension, et la haine ­entre Israéliens et Palestiniens.

Il y a quelque chose de sale, d’éclaté et de « bordélique » dans Tunnel Boring Machine. Et aussi une vie éclatante de désirs : la mise en scène et le décor enserrent les comédiens dans des tubulures, « comme dans une boîte de nuit de Berlin où des gens défoncés essayeraient de parler du conflit israélo-palestinien en dansant », lance Yuval Rozman, un samedi matin, au Carillon.

« Tunnel Boring Machine » (« TBM »), de Yuval Rozman.

C’est lui qui a choisi ce café parisien proche de la République, où il a des souvenirs de nuits folles et magnifiques, et où certains de ses proches se trouvaient, le 13 novembre 2015 : « Je ne pensais pas, en quittant Israël, que je verrais un jour des attentats à Paris », reconnaît Yuval Rozman, qui aura 34 ans le 26 avril. Ses yeux sont bleus, ses cheveux noirs, et il se distingue par une façon directe de s’exprimer qui fait qu’il a préféré quitter son pays.

Dans un de ses tout premiers spectacles, Cabaret Voltaire, il mettait en cause « Benyamin Nétanyahou, l’occupation des territoires palestiniens et la culture des morts, qui sert à justifier la politique d’Israël ». C’était en 2011. La pièce a fait du bruit et a reçu le premier prix du Festival de Tel-Aviv. Mais la réaction de la ministre de la culture, Miri Regev, n’a pas tardé : baisse de la subvention. Autant dire muselage de Yuval ­Rozman, qui s’était déjà démarqué en quittant l’armée. « Le service militaire dure trois ans, explique-t-il. Au bout de deux ans, j’ai vu un psychiatre, qui a bien compris que j’étais en dépression totale à cause de ce que j’avais vécu. Après, j’ai fait trois mois de prison, c’est la règle quand on quitte l’armée, et c’est le meilleur moment : tu peux lire, tu manges bien. »

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