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Les droits des femmes dans le monde : de très fortes disparités entre Nord et Sud

En 2018, il reste des pays où les femmes ont besoin d’un tuteur masculin, quand seulement cinquante-huit pays autorisent l’avortement sans condition.

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Publié le 08 mars 2017 à 09h06, modifié le 19 janvier 2021 à 11h42

Temps de Lecture 2 min.

C’est une mauvaise nouvelle pour les défenseurs des droits des femmes, le Sénat argentin a rejeté le projet de loi de légalisation de l’avortement mercredi 8 août 2018. En Amérique du Sud, seuls l’Uruguay, Cuba, le Guyana et la France (avec le département de la Guyane) autorisent le recours à l’avortement.

Au niveau de l’égalité salariale, les inégalités perdurent, même en Europe, selon les résultats de l’enquête annuelle du Forum économique mondial. Et ce, y compris dans les pays scandinaves, pourtant les plus en avance, qui atteignent seulement le « score » de 0,82 ou 0,87 (là où 1 est une égalité entre les deux sexes).

Droits des femmes dans le monde et égalité des salaires
Cette carte représente les inégalités de salaire dans le monde, mais aussi d'autres indicateurs comme le droit à l'avortement libre, la majorité juridique complète (c'est-à-dire pouvoir se passer de tuteur masculin) ou le droit de divorcer.
Choisissez un indicateur dans le menu suivant, et passez votre souris par dessus les pays pour avoir le détail.
Indice d'égalité des salaires (Forum économique mondial)
0,5 à 0,58
0,58 à 0,65
0,65 à 0,70
0,70 à 0,78
0,78 à 0,82
0,82 et plus

Seuls 58 pays autorisent l’avortement sans condition

Après le vote par référendum des Irlandais, qui se sont prononcés le 25 mai en faveur de la libéralisation du droit à l’avortement – la loi promise par le gouvernement doit encore être approuvée –, et selon le décompte de l’association Union suisse pour décriminaliser l’avortement (USPDA), seuls 58 pays dans le monde autorisent l’avortement sans condition. Dans une majorité de pays, soit l’accès à l’avortement est limité de manière étroite, en réclamant l’aval d’un ou deux médecins ou en demandant de prouver un état de détresse économique, par exemple, soit il est strictement interdit, sauf dans le cas où la vie de la femme est en danger.

La plupart de ces pays qui garantissent le droit à l’avortement sont situés en Europe, en Amérique du Nord, dans les anciens pays socialistes et en Asie du Nord. Néanmoins, quatre pays africains autorisent les femmes à y avoir recours sans condition (la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert, et le Mozambique depuis 2014).

Cet état de fait législatif est cependant trompeur ; en Italie, par exemple, les médecins ont un droit à « l’objection de conscience », qui leur permet de ne pas pratiquer d’avortement (70 % des praticiens italiens refusent de pratiquer l’IVG). Autrement dit, une Italienne qui veut avorter peut éprouver de grosses difficultés à voir le droit s’appliquer.

Majorité juridique et divorce : le Golfe et le Sahel très en retard

En France, les femmes ont le droit d’ouvrir un compte en banque ou de prendre un emploi sans l’avis de leur époux seulement depuis 1965. En 2017, il reste des pays où les femmes ont besoin d’un tuteur masculin. Ainsi, en Arabie saoudite une femme doit demander l’autorisation de son tuteur masculin (mari, père, frère, oncle) pour voyager, travailler, se marier, ou même voir un médecin.

Cette situation existe dans au moins seize pays, selon notre comptage, de la Mauritanie au Yémen en passant par l’Afghanistan et l’Egypte : on n’y reconnaît pas la majorité juridique aux femmes. On trouve le même type de situation en Bolivie, où les femmes doivent obtenir l’autorisation de leur époux pour pouvoir travailler. En Russie, 456 professions sont directement interdites aux femmes, comme les postes de conductrice de camion agricole, aiguilleuse de trains ou plombière.

Sur le plan législatif, plusieurs pays appliquent aussi une version très masculine du divorce : les femmes soit n’ont pas le droit de le réclamer, soit perdent leurs droits si elles le font ou encore doivent simplement demander « la permission » du mari. On retrouve l’Arabie saoudite, le Yémen, l’Iran ou l’Afghanistan parmi les pays qui ne réclament pas de raison ni n’imposent de délai à un divorce dans le cas où c’est le mari qui le demande, quand une femme doit parfois attendre quatre ans après la « défection » de son époux avant de pouvoir déposer une demande, comme c’est le cas au Pakistan.

Cet article, initialement publié en mars 2017, a été mise à jour après le référendum sur l’avortement en Irlande.

Retrouvez tous les articles explicatifs des Décodeurs dans notre rubrique « Pour comprendre ».
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