Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Paradise Papers » : la villa de Bernard Arnault, le trust de Jean-Jacques Annaud

« Le Monde » révèle comment l’homme le plus riche de France a masqué de précieux actifs derrière un puzzle complexe de sociétés écran.

Le Monde

Publié le 08 novembre 2017 à 09h14, modifié le 08 novembre 2017 à 11h33

Temps de Lecture 2 min.

  • Villa, yacht… Le système offshore de Bernard Arnault, première fortune française

Le Monde révèle, mercredi 8 novembre, comment l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, a masqué de précieux actifs derrière un puzzle complexe de sociétés écran. Le patron du groupe de luxe LVMH a ainsi abrité une luxueuse propriété de 129 hectares dans la banlieue de Londres, Nyn Park, derrière une société enregistrée sur l’île anglo-normande de Jersey. Sollicité sur la légalité de ce montage et pour savoir s’il était déclaré au fisc, Bernard Arnault s’est refusé à tout commentaire.

Le patron de LVMH, Bernard Arnault, en février 2015.

Les « Paradise Papers » révèlent également le montage fiscal autour du luxueux yacht réputé appartenir à l’homme d’affaires, le Symphony. Le bateau de 101 mètres est officiellement détenu par une société maltaise, Sonata Yachting Limited, dont les dirigeants sont des prête-noms mais qui appartient en réalité à LVMH, comme l’atteste une petite ligne dans le rapport annuel du groupe de luxe. L’avantage pour Bernard Arnault : il ne possède pas officiellement le yacht, l’excluant donc de sa déclaration d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et s’il souhaite l’utiliser, il doit verser à sa propre entreprise des frais de location, justifiant une utilisation commerciale et le dispensant de la future taxe sur les biens de luxe que souhaite mettre en place le gouvernement français. Autre avantage de Malte : le droit du pays dispense la société-écran de déposer ses comptes, contrairement à une entreprise française.

Au total, Bernard Arnault a donc fait appel à au moins huit cabinets de conseil différents pour localiser ses actifs dans six paradis fiscaux différents.

  • Le système des trusts, boîtes noires de la finance offshore

Au troisième jour de révélations des « Paradise Papers », l’enquête menée conjointement par Le Monde, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et quatre-vingt-quinze médias dans le monde met en lumière le rôle primordial que joue le système des « trusts ». Méconnues, ces structures rebattent les cartes des classements des plus grandes fortunes mondiales.

Le principe est qu’une personne détenant d’importants actifs (le « constituant », ou settlor) les cède à une société spécialisée ou à une personne de confiance (le « gestionnaire », trustee), qui aura dès lors le contrôle de biens qu’elle devra gérer pour le compte de bénéficiaires (qui peuvent être le constituant ou des membres de sa famille, par exemple).

L’avantage est que le constituant se cachant derrière l’écran du trustee n’est plus le propriétaire effectif des actifs. Des particuliers profitent ainsi de l’opacité du trust pour dissimuler au fisc leurs actifs — même si la loi l’interdit.

Infographie : Agathe Dahyot

Explications détaillées en édition abonnés : Article réservé à nos abonnés Les trusts, outil de dissimulation privilégié des plus grandes fortunes mondiales
  • Comment M. Annaud a caché 1,5 million de dollars

C’est justement par un trust, le Los Condores Trust,établi sur l’île anglo-normande de Guernesey, que le réalisateur français Jean-Jacques Annaud a caché 1,48 million de dollars (1,2 million d’euros) au fisc français.

La singulière concordance des noms et des dates laisse à penser que l’argent du trust provient de la rémunération du réalisateur pour le film à succès Sept ans au Tibet — le nom « Los Condores » correspond d’ailleurs au nom du seul hôtel d’Uspallata, petite commune argentine où a été tourné le film. Autre élément concordant, le trust contenait une société écran nommée… « Uspallata », déplacée dans les îles Vierges britanniques en 2003.

Contacté au début d’octobre pour répondre aux interrogations du Monde et de Radio France, le cinéaste a rapidement demandé à ses nouveaux avocats fiscalistes de régulariser sa situation : les avoirs, qui ont fait le tour du monde, auraient finalement été déclarés au fisc français le 12 octobre, « afin d’éviter toute discussion et d’être dans la plus totale transparence ».

Enquête en intégralité dans l’édition abonnés : Article réservé à nos abonnés Jean-Jacques Annaud, sept ans au Tibet, vingt à l’offshore

Le Monde

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.