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Yvan Blot, ex-RPR et ancien cadre du FN, est mort

Entre droite et extrême droite, la carrière politique de l’ancien député et eurodéputé, partisan de « l’union des droites », a connu quelques allers-retours.

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Publié le 19 octobre 2018 à 14h46, modifié le 19 octobre 2018 à 14h47

Temps de Lecture 5 min.

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Yvan Blot, alors député européen, lors d’une conférence de presse, le 4 février 1999, à Paris.

Contributeur sur Boulevard Voltaire et Polémia, cofondateur du Club de l’horloge et des Volontaires pour la France, coopté au Club Valdaï pro-russe et habitué des médias pro-Poutine, adhérent à la Nouvelle droite, animateur sur Radio Courtoisie… Quiconque s’est intéressé aux ponts entre droite et extrême droite en France depuis les années 1970 a forcément croisé le nom d’Yvan Blot, mort le 10 octobre à 71 ans. Pour les autres, la biographie politique de l’ancien du Rassemblement pour la République (RPR) passé au Front national offre une traversée de près de cinquante ans dans l’histoire de l’extrême droite française.

« Du génocide de Vendée au génocide par indifférence des Français de souche, c’est un même crime contre notre avenir et celui du peuple ! Il faut le dénoncer ! » Les derniers mots publiés le 21 septembre par Yvan Blot sur Boulevard Voltaire – le site lancé par Robert Ménard, le maire de Béziers élu avec le soutien du FN – sonne en effet le glas d’une vie à penser, écrire et faire campagne très à droite. Dans un billet intitulé « Absence de politique familiale : l’Europe disparaît ! », le retraité de l’inspection générale au ministère de l’intérieur gronde contre le « remplacement des anciennes populations par des étrangers » et le « génocide par indifférence des Français de souche ».

Un discours identitaire et racialiste qu’Yvan Blot a tenu près d’un demi-siècle durant, se présentant avec un « i » dans les milieux pro-russes ou sous le pseudonyme « Michel Norey » pour signer certains des textes les plus racialistes de la Nouvelle Droite dans les années 1970.

En 1974, il cofonde le Club de l’horloge, un think tank réunissant des hauts fonctionnaires de droite et d’extrême droite, avec Henry de Lesquen, candidat aspirant à l’élection présidentielle de 2017 au programme ouvertement raciste et révisionniste, et Jean-Yves Le Gallou, très identitaire ancien député européen frontiste et fondateur de la fondation Polémia. C’est d’ailleurs sur le site de Polémia qu’Yvan Blot publie, au cours de l’été 2018, une dernière série de billets sur ce qu’il nomme « la décadence occidentale » en quatre actes déclinistes : religieux, politique, culturel et économique.

Flamme nationaliste

Partisan de « l’union des droites », la carrière politique d’Yvan Blot connaît quelques allers-retours de part et d’autre de la digue. Chef de cabinet d’Alain Devaquet, le secrétaire général du RPR, dans les années 1970, il est notamment chargé de la propagande du parti de Jacques Chirac au scrutin européen de 1979. Elu député RPR en 1986, il finit par quitter la droite traditionnelle pour rejoindre le FN en 1989, dont il défendra la flamme nationaliste au Parlement européen durant dix ans, avant d’être exclu du parti d’extrême droite lors de la scission de 1999 provoquée par Bruno Mégret, son filleul idéologique. Il écrit même à cette période un rapport psychiatrique s’attaquant aux capacités mentales de Jean-Marie Le Pen.

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