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Bernard Pivot, journaliste, créateur d’« Apostrophes », est mort

La célèbre émission littéraire, qu’il anima de 1975 à 1990 sur Antenne 2, était devenue le rendez-vous incontournable des auteurs et du monde de l’édition. L’ex-président de l’académie Goncourt avait, en plus des livres, deux passions : le vin et le football. Bernard Pivot est mort lundi à Neuilly-sur-Seine, à l’âge de 89 ans.

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Publié le 06 mai 2024 à 15h05, modifié le 07 mai 2024 à 06h45

Temps de Lecture 6 min.

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Bernard Pivot, à Paris, en 2010.

La République des lettres vient de perdre son « Roi lire », une seconde fois. Déjà, en 2001, l’historien Pierre Nora qualifiait le départ de Bernard Pivot de la télévision de « deuil national ». Après vingt-huit ans à apostropher écrivains, artistes, politiques, sportifs et chefs étoilés, ce « gratteur de têtes », comme il aimait à se définir, refermait les guillemets d’une époque. Celle où les « bouillons de culture » mitonnés sans apprêt pouvaient se déguster à des heures ouvrables, où l’art de transmettre ne se confondait pas totalement avec promotion et où l’Audimat ne s’érigeait pas en diktat.

A 65 ans, cependant, l’homme du « Dico d’or » était loin d’avoir dit son dernier mot. Une seconde vie de lecture et d’écriture débutait pour cet amateur éclairé de vins, de bonne chère et de ballon rond. Ou plutôt une seconde jeunesse, pour ce touche-à-tout. Outre ses souvenirs et ses passions, qu’il allait égrener dans une vingtaine de livres et sur la scène, au théâtre, en 2004, l’ex-patron du magazine Lire entrait au jury Goncourt, avant de le présider, entre 2014 et 2019.

Comme si cela ne suffisait pas à étancher sa soif de curiosité, Bernard Pivot se lançait en 2012 sur Twitter. La contrainte des 140 signes ne pouvait que séduire cet adepte de calembours et d’aphorismes. Ses « gazouillis » allaient séduire plusieurs centaines de milliers d’abonnés de tous âges, dont les plus jeunes ignoraient tout de l’animateur d’« Apostrophes » (1975-1990) et de « Bouillon de culture » (1991-2001). Le compte du « tweeto de la langue française » va désormais rester muet. Bernard Pivot est mort lundi 6 mai à Neuilly-sur-Seine, à l’âge de 89 ans, a annoncé sa fille, Cécile Pivot, à l’Agence France-Presse (AFP).

Un élève « médiocre »

Tout au long de sa vie, sa passion première aura été les mots. Ceux d’abord puisés dans Le Petit Larousse, l’un des rares livres qu’il possède, avec Les Fables de la Fontaine, et qui vont enchanter son enfance. Une enfance marquée par une « éducation chrétienne sévère », dont il dira avoir suffisamment souffert pour le tenir à l’écart de tout engagement. Malgré les prédictions de son grand-père, qui vit un signe dans sa naissance à Lyon, le 5 mai 1935, jour d’élection municipale. Bernard Pivot, lui, préférait rappeler que ce dimanche-là, l’Olympique de Marseille remporta la Coupe de France contre le Stade rennais.

En 1940, son père est fait prisonnier, la famille se retire à Quincié-en-Beaujolais (Rhône), qui restera son point d’ancrage. Entouré de sa mère, de ses tantes et de sa sœur aînée, le petit garçon fait l’apprentissage de la nature, des saisons et bien sûr de la vigne. A la Libération, ses parents rouvrent à Lyon leur épicerie, où il jouera les commis lorsqu’il n’est pas au pensionnat Saint-Louis puis, plus tard, sur les bancs du lycée Ampère, où il est loin de briller. « Elève médiocre », selon ses propres dires, Bernard Pivot se distingue cependant en français, en histoire et en sport, son refuge.

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